Si vous aimez le rap conscient et tarpin stylé à la fois, dansant et dissident, vous devez déjà connaître le fantasque Young Jeune. Avec sa première mixtape SEUL LE JUGE PEUT ME JUGER sortie plus tôt dans l’année, il avait posé les bases de son rap de voyou blanc, dopé à l’autotune et au crack bon marché.
Il ne pouvait ainsi pas rester insensible à ce qu’il se passait sur les boulevards et les parkings de supermarché de sa France, celle qui se lève le cul mais ne palpe jamais les billets mauves, celle des Gilets Jaunes. Alors il a fait ce qu’il savait faire de mieux, sortir son mic, poser son flow de gredin sur des prods entre reggaeton et trap vaporeuse.
Bien dans son époque, Young Jeune, parfois autoproclamé Young Johnny Halliday, claque une mixtape lunaire de 11 titres, dont le tube absolu Young Gilet Jaune, le clin d’oeil à Jul Leetchikita ou la divine référence à la meilleure blague du siècle Qu’est-ce qui est Young Jeune et qui attend.
Vu que ses textes sont « étudiés dans les écoles, notamment dans des (IME) Instituts médico-éducatifs pour handicapés« , on vous laisse vous instruire avec quelques punchlines bien senties du titre éponyme Young Gilet Jaune.
Je suis à côté de mes pompes
Fusil à pompe à côté de mes pompes
Pas de featuring, j’augmente les prix à la pompe
Ça va à la salle et ça fait des pompes
Cette répétition de « pompes » est un véritable coup d’éclat linguistique, comme on en voit peu dans le rap. Et il ne s’arrête pas là puisqu’il dénonce ensuite à la cadence d’un tir de uzi, références à l’appui.
J’esquive les coups de la matraque de la police raciste
Qui me traite de macaque quand je reviens un peu trop bronzé
Du cap d’Agde ou d’Ibiza mais c’est bizarre
Car comme Francis Huster, je suis Juste Leblanc
Juste le blanc, je vois que les ronds points, les viaducs-zer
Sers-moi plus de blanc, mon poing dans ton uc-zer c’est surprenant
Même si le mouvement Gilet Jaune s’essouffle, cette mixtape restera à coup sûr dans les annales. Respect, Young David et Jeunathan.